Visiter le Japon : 10 incontournables pour découvrir une culture hors du commun

Que faire au Japon?

Dès l’arrivée sur l’archipel nippon, on est immédiatement frappé par le parfait équilibre qui règne entre la conservation des traditions et l’adoption de l’ultra-modernité. Le Japon est un pays où les gratte-ciels futuristes et les sanctuaires shinto millénaires coexistent en toute sérénité. Chaque préfecture, chaque île, du nord d’Hokkaido au sud d’Okinawa, offre une expérience unique, enrichie par des dialectes, des cuisines et des coutumes propres. Le climat, variant des hivers enneigés de Sapporo aux étés tropicaux de Naha, modifie considérablement les paysages et les activités, offrant une diversité qui incite à l’exploration. La géographie variée du Japon, des montagnes majestueuses aux plages paradisiaques, propose une myriade d’activités en plein air, que ce soit l’escalade, le ski, la plongée ou la randonnée, pour n’en nommer que quelques-unes.

En matière de gastronomie, le Japon est un véritable éden pour les épicuriens. La cuisine japonaise, inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, est un délice de subtilité et de raffinement. Chaque région a ses spécialités, qu’il s’agisse du sushi de Tokyo, du bœuf de Kobe, ou des okonomiyaki d’Hiroshima. La fraîcheur des ingrédients, la maîtrise des techniques culinaires ancestrales et l’importance accordée à la saisonnalité font de chaque repas une expérience mémorable. Les marchés locaux débordent de produits frais et la variété de poissons et de fruits de mer disponibles est tout simplement stupéfiante. De plus, le Japon produit des boissons emblématiques telles que le saké et le whisky japonais, reconnus et appréciés à travers le monde pour leur qualité exceptionnelle.

Le Japon est également un carrefour culturel et artistique mondial. La richesse de son patrimoine historique et artistique se manifeste dans des disciplines variées telles que l’ikebana, la calligraphie, le théâtre Nô et Kabuki, et l’art de l’estampe ukiyo-e. La littérature japonaise, ancienne et contemporaine, est marquée par des œuvres universellement reconnues, telles que les romans de Haruki Murakami ou les haïkus de Matsuo Basho. La technologie et la pop culture, avec les mangas, les animes et les jeux vidéo, sont devenues des ambassadrices de la culture japonaise, créant un engouement international pour les œuvres et les créateurs nippons. Le design et la mode japonaise, représentés par des icônes comme Issey Miyake ou Rei Kawakubo, influencent les tendances mondiales et incarnent l’harmonie entre innovation et tradition.

Un pays si riche à tous les niveaux a certainement bon nombre de choses à découvrir, alors voici les 10 incontournables, afin que vous sachiez les attraits à voir absolument pour que votre voyage au Japon soit des plus mémorables.


1. Mont Fuji

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Géologie et majesté naturelle

Culminant à 3 776 mètres, cette montagne est non seulement le point le plus élevé du Japon, mais aussi un stratovolcan actif, avec sa dernière éruption datant de 1707. Sa composition géologique est principalement andésitique, ce qui lui donne une teinte grisâtre, contrastant avec la neige qui le coiffe une bonne partie de l’année. À sa base, on trouve une série de cinq lacs, formés par des barrages naturels résultant de précédentes éruptions. Ces lacs reflètent souvent la silhouette parfaite du mont, offrant un spectacle à couper le souffle lors des journées claires.

Une ascension richement symbolique

Au-delà de sa présence imposante dans le paysage, cette montagne est profondément ancrée dans la culture japonaise. Des pèlerinages y sont organisés depuis le 7ème siècle, et aujourd’hui encore, de nombreux Japonais aspirent à gravir le mont au moins une fois dans leur vie. Les sentiers sont divisés en dix stations, la première étant au pied de la montagne et la dixième au sommet. La plupart des randonneurs commencent leur ascension à la cinquième station, accessible par la route. De là, il faut compter environ six heures pour atteindre le sommet et trois heures pour redescendre. Bien que la montée puisse être effectuée en une journée, de nombreux randonneurs optent pour une nuit en refuge pour profiter du lever du soleil depuis le sommet, un moment sacré et profondément spirituel.

Environnement et biodiversité distincte

L’écosystème varie considérablement en fonction de l’altitude. Au pied, les forêts denses regorgent d’une riche biodiversité comprenant des espèces comme le cerf sika et le sanglier japonais. À mesure que l’on monte en altitude, la végétation devient plus clairsemée, laissant place à des plantes alpines et subalpines. Au-delà de 2 500 mètres, la végétation est quasi inexistante, offrant un paysage lunaire de roche et de cendres. En termes d’avifaune, c’est un paradis pour les ornithologues, avec des espèces endémiques telles que le bruant du mont Fuji et la mésange du Japon. Les efforts de conservation continuent de protéger cet habitat unique, assurant sa préservation pour les générations futures.


2. Sanctuaire Asakusa

Kanpai

Un témoin de l’histoire

Le Sanctuaire Asakusa, également connu sous le nom de Sensō-ji, est l’un des plus anciens et des plus vénérés temples bouddhistes de Tokyo. Fondé en 628, ce sanctuaire est un monument phare qui a survécu aux ravages du temps, incluant les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. L’entrée principale, la majestueuse Kaminarimon (porte du tonnerre), accueille les visiteurs avec une imposante lanterne rouge suspendue, flanquée par les statues des dieux du vent et du tonnerre. Cette porte est un exemple saisissant de l’architecture Edo, ayant été reconstruite à plusieurs reprises au fil des siècles.

Rituelles et traditions

L’enceinte du sanctuaire est un lieu de dévotion intense. Les fidèles se purifient souvent à l’aide d’eau dans un bassin avant de pénétrer dans le sanctuaire principal. À l’intérieur, le rituel se poursuit avec l’offrande de pièces, les prières silencieuses et le claquement des mains pour éveiller les esprits. De plus, le sanctuaire est le cœur de nombreuses festivités tout au long de l’année. Parmi les plus notables se trouve le Sanja Matsuri, un festival vibrant qui attire près de deux millions de visiteurs chaque mai. Cet événement voit d’impressionnantes mikoshi (sanctuaires portatifs) être portées dans les rues, dans une démonstration de dévotion et de force.

Marchés et trésors autour

En dehors du sanctuaire proprement dit, la zone environnante, Nakamise-dori, offre un autre type d’expérience. C’est l’une des plus anciennes rues commerçantes du Japon et elle abrite une myriade de boutiques et d’échoppes. Loin des centres commerciaux modernes de Tokyo, Nakamise-dori permet aux visiteurs d’acheter des souvenirs traditionnels, des yukatas aux éventails en papier, en passant par des délices culinaires japonais. C’est également ici que l’on peut découvrir des trésors architecturaux moins connus mais tout aussi fascinants, tels que le pagodon à cinq étages ou le Dembō-in, un jardin historique qui n’est ouvert au public que pendant une courte période chaque année.


3. Arashiyama

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Splendeurs naturelles et saisonnalité

Niché à la périphérie de Kyoto, le district d’Arashiyama s’est développé autour de la rivière Katsura et est mondialement connu pour sa beauté naturelle. La région est particulièrement réputée pour sa forêt de bambous, qui s’étend sur plusieurs hectares. Ces tiges vertes s’élèvent majestueusement vers le ciel, créant un spectacle impressionnant, surtout lorsque le vent souffle, générant un murmure apaisant. De plus, le mont Arashi, qui donne son nom à la région, offre des panoramas à couper le souffle, surtout au printemps avec la floraison des cerisiers et à l’automne lorsque les feuilles d’érable prennent des teintes écarlates. Ces saisons attirent d’ailleurs des foules de visiteurs, avides d’immortaliser ces instants.

Témoignage historique et architectural

Arashiyama ne se limite pas à ses paysages : c’est aussi un lieu chargé d’histoire. Le Tenryu-ji, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, est le principal temple zen de la région. Construit en 1339, il abrite un jardin paysager, Sogenchi, qui est l’un des plus anciens jardins de style shoin du Japon, offrant un bel exemple de ce style de jardin qui intègre étangs, îles et montagnes. Non loin de là, le pont Togetsukyo, signifiant littéralement “pont traversant la lune”, est une structure de bois datant du IXe siècle. Aujourd’hui reconstruit, il offre un point de vue exceptionnel sur le mont Arashi et la rivière Katsura, en particulier pendant les mois d’octobre et de novembre.

Culture et traditions vivantes

Outre son patrimoine naturel et architectural, Arashiyama est également un haut lieu de la culture japonaise. Le Sagano Romantic Train, par exemple, est un train touristique qui serpente le long de la rivière Hozugawa, offrant aux voyageurs une expérience nostalgique du Japon d’antan. La région est aussi célèbre pour ses bains thermaux et ses ryokan traditionnels, où les visiteurs peuvent se détendre tout en savourant des mets locaux. En décembre, le festival Hanatouro illumine les rues et temples de la région avec des milliers de lanternes, transformant Arashiyama en un monde féerique. Cet événement est un incontournable, car il permet non seulement d’apprécier la splendeur nocturne du lieu, mais aussi d’assister à des performances artistiques et musicales, véritable vitrine de l’âme culturelle du Japon.


4. Kinkaku-ji

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Éclat historique du XVIème siècle

Édifié à l’origine au XIVème siècle, ce temple bouddhiste zen, officiellement nommé Rokuon-ji, a été converti à partir de la villa de retraite du shogun Ashikaga Yoshimitsu. Suite à son décès en 1408, conformément à ses souhaits, la villa est devenue un temple. Son architecture et sa conception sont le reflet des ambitions artistiques du shogun, combinant des éléments esthétiques de l’époque de la cour, du bouddhisme zen, du monde des samouraïs, et même des influences chinoises, illustrant ainsi la complexité et la diversité de l’ère Muromachi.

Dorure et réflexions sur l’eau

Ce qui frappe le plus chez Kinkaku-ji est sans aucun doute son pavillon recouvert d’or. Les deux étages supérieurs du bâtiment sont recouverts de feuilles d’or pur, qui brillent éclatamment, quelle que soit la météo. Cette dorure n’est pas qu’un simple embellissement; elle est imprégnée de symbolisme bouddhiste, évoquant la pureté et l’illumination. Le pavillon est entouré d’un étang, appelé Kyoko-chi (étang à miroir), qui reflète magnifiquement le bâtiment doré. Ce jeu de reflets, associé aux îles et aux pierres placées stratégiquement dans l’eau, incarne la terre pure du bouddhisme et est conçu pour favoriser la méditation et la contemplation.

Jardins zen et continuité

L’environnement naturel autour de Kinkaku-ji est tout aussi impressionnant que le temple lui-même. Le jardin qui entoure le pavillon est un exemple exceptionnel de jardin Muromachi, une période qui a vu la synthèse du jardin de promenade avec des éléments du jardin zen de méditation. Les rochers, les arbres et même les mousses sont placés de manière à représenter les îles et les océans, offrant une représentation miniature du paradis bouddhiste. Malgré les épreuves du temps, notamment un incendie en 1950 dû à un moine novice, le temple a été restauré à plusieurs reprises avec un souci méticuleux du détail pour préserver sa splendeur d’origine. Le Kinkaku-ji d’aujourd’hui, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, demeure un témoignage de la persévérance et du dévouement à l’art, à la culture et à la spiritualité.


5. La Tour de Tokyo

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Un géant d’acier au cœur de la métropole

Érigée en 1958, cette structure impressionnante, haute de 333 mètres, dépasse la Tour Eiffel de 13 mètres, bien qu’inspirée du design emblématique parisien. Prouesse technique, elle est constituée de plus de 4 000 tonnes d’acier, une quantité étonnamment faible compte tenu de sa hauteur et de sa stature. Conçue par l’architecte Tachū Naitō, la tour a été pensée pour résister aux conditions météorologiques extrêmes, notamment les séismes fréquents de la région. La couleur blanche et orange international de la tour n’est pas qu’un choix esthétique : elle sert également de repère pour l’aviation, étant donné sa proximité avec des routes aériennes.

Plus qu’une simple tour d’observation

Bien qu’elle ait été initialement construite comme une antenne de télécommunication, son observatoire, accessible au public, offre une vue panoramique imprenable sur la ville. Dotée de deux plateformes d’observation, la plateforme principale située à 150 mètres et la plateforme “Top Deck” à 250 mètres, elle offre une perspective évolutive de la ville. Par temps clair, le majestueux Mont Fuji s’élève à l’horizon, offrant un contraste saisissant entre modernité urbaine et nature éternelle. L’intérieur de la tour est tout aussi impressionnant, abritant des aquariums, des musées, des restaurants et même un temple shinto, reflétant le mélange harmonieux de la tradition et de la modernité japonaise.

Lumières, événements et célébrations

Chaque soir, la tour s’illumine, offrant un spectacle lumineux qui change selon les saisons et les événements. Deux principaux motifs d’éclairage dominent: le “Landmark Light”, un éclairage orange doux rappelant son design d’origine, et le “Diamond Veil”, qui utilise une multitude de LEDs pour créer un spectacle scintillant de couleurs variées. Ces motifs ne sont pas fixes et varient lors d’occasions spéciales ou de célébrations, faisant de la tour un baromètre de l’humeur de la ville. De plus, tout au long de l’année, divers événements sont organisés, des marchés d’artisanat traditionnel aux concerts en direct, assurant que chaque visite offre une expérience unique et mémorable.


6. Fushimi Inari-taisha

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Histoire ancrée dans la spiritualité

Situé à Kyoto, ce sanctuaire est l’un des plus anciens et des plus vénérés du Japon. Fondé au VIIIe siècle, il est dédié à Inari, divinité du riz et de l’agriculture. Au fil des ans, Inari est également devenue la protectrice des hommes d’affaires et des marchands, ce qui a entraîné de nombreux dons au sanctuaire, notamment les célèbres torii rouges. Historiquement, ces torii ont été offerts comme geste de gratitude par des individus ou des entreprises pour une réussite financière, renforçant ainsi le lien entre le sanctuaire et la prospérité.

Un chemin de torii éblouissant

Sans doute l’élément le plus emblématique de Fushimi Inari-taisha, c’est son sentier couvert de milliers de torii. Ces portes traditionnelles, teintées d’un rouge vif, serpentent à travers la montagne sur laquelle est construit le sanctuaire, créant un tunnel impressionnant qui semble transporter les visiteurs dans un autre monde. Chaque torii est gravé avec le nom du donateur. L’ascension de la montagne par ce sentier, qui culmine à 233 mètres, offre non seulement une expérience spirituelle mais aussi une vue panoramique sur Kyoto. Les sentiers s’étendent sur environ 4 kilomètres et nécessitent environ 2 heures de marche pour être parcourus en entier.

Art et architecture sacrés

Outre les torii, le sanctuaire abrite une collection impressionnante de structures et d’artefacts. Les bâtiments principaux, ornés de détails dorés et de sculptures délicates, sont des exemples éclatants de l’architecture religieuse japonaise. Les lanternes en pierre et en bronze, qui s’allument lors des festivals, ajoutent une ambiance mystique à l’endroit. Des statues de renards, considérées comme les messagers d’Inari, sont également un élément omniprésent. Ces renards portent souvent une clé dans leur bouche, symbolisant la clé du grenier à riz, renforçant le lien du sanctuaire avec la divinité de l’agriculture. Pour les passionnés d’art et d’histoire, Fushimi Inari-taisha est une fenêtre sur l’héritage culturel riche et diversifié du Japon.


7. Château d’Osaka

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Le témoin d’une histoire centenaire

Érigé pour la première fois en 1583 par le célèbre samouraï et unificateur du Japon, Toyotomi Hideyoshi, le château reflète la grandeur architecturale de l’époque des provinces en guerre. Avec des murs extérieurs en granit s’étendant sur plus de deux kilomètres, le château est un véritable chef-d’œuvre défensif. Le tenshu, ou donjon principal, se distingue par sa structure imposante de cinq étages, construite sur une plateforme à deux niveaux, ce qui donne l’impression qu’il possède huit étages au total. Sa structure unique sert non seulement d’élément défensif, mais aussi de symbole de pouvoir et de statut.

Un éden au cœur de la métropole

Le château est entouré d’un vaste espace vert qui contraste étonnamment avec l’environnement urbain d’Osaka. Les douves, qui jadis servaient à protéger la forteresse, sont aujourd’hui le refuge d’innombrables oiseaux et carpes koi. Le Nishinomaru Garden, situé à l’ouest du château, est particulièrement célèbre pour sa collection de plus de 600 cerisiers, qui, lorsqu’ils sont en fleur au printemps, offrent un spectacle époustouflant de hanami, la tradition japonaise d’observation des fleurs de cerisier. Les mois d’avril et de mai transforment ainsi les jardins en une toile impressionniste de teintes roses et blanches, attirant des milliers de visiteurs.

Une renaissance moderne

Si les origines du château remontent au XVIe siècle, la structure que nous voyons aujourd’hui est une reconstitution fidèle datant de 1997. Le château original a subi plusieurs catastrophes, notamment des incendies lors des conflits civils du XVIIe siècle et des bombardements pendant la Seconde Guerre mondiale. La dernière rénovation a utilisé du béton armé pour le donjon principal, tout en préservant l’aspect extérieur traditionnel. À l’intérieur, c’est un contraste saisissant entre modernité et histoire. Les étages supérieurs offrent une vue panoramique sur Osaka, tandis que les niveaux inférieurs abritent un musée détaillé, présentant des artefacts et des expositions qui racontent l’histoire tumultueuse de ce monument emblématique.


8. Kiyomizu-dera

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L’histoire sculptée dans le bois

Édifié pour la première fois en 778, sans l’utilisation d’un seul clou, Kiyomizu-dera, situé à Kyoto, est un chef-d’œuvre architectural et un trésor national du Japon. Le temple tire son nom des cascades qui coulent dans ses enceintes, “Kiyomizu” signifiant “eau pure”. Au fil des siècles, bien que le temple ait subi plusieurs incendies, les techniques de reconstruction ont toujours respecté les méthodes traditionnelles. Le bâtiment principal, le Hondo, repose sur des piliers en bois hauts et imposants, offrant une vue panoramique sur la ville de Kyoto, en particulier pendant la saison des cerisiers en fleurs et des feuilles d’automne.

Rituels et croyances

L’essence même de Kiyomizu-dera réside dans ses rites spirituels et ses légendes. L’une des principales attractions est la chute Otowa-no-taki, où trois canaux d’eau tombent dans un étang. Les visiteurs font la queue pour boire cette eau sacrée, qui est censée posséder des vertus thérapeutiques. Chaque canal a sa propre signification : longévité, réussite dans les études et prospérité amoureuse. De plus, le temple abrite le sanctuaire de Jishu, dédié à Okuninushi, le dieu de l’amour et des “bonnes rencontres”. Selon une croyance populaire, marcher les yeux bandés d’une pierre à l’autre garantirait de trouver l’amour véritable.

Architecture et saisonnalité

Ce qui impressionne le plus chez Kiyomizu-dera, c’est son adaptabilité esthétique au fil des saisons. Le vaste balcon en bois du Hondo, soutenu par des centaines de piliers, offre une vue exceptionnelle sur la dense forêt de sakuras au printemps. À l’automne, le temple semble être enflammé par les érables rouges et oranges qui l’entourent, offrant une atmosphère sereine et mélancolique. Cette beauté naturelle est accentuée par l’illumination nocturne du temple lors d’événements spécifiques, créant une atmosphère presque mystique. L’architecture du temple, avec ses toits courbés et ses ornements délicats, s’intègre harmonieusement dans ce tableau changeant, faisant de chaque visite une expérience unique, quelle que soit la saison.


9. Hiroshima

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Un témoignage historique incontournable

Implanté au cœur de la ville, le Mémorial de la Paix est l’un des sites les plus emblématiques d’Hiroshima. Érigé pour commémorer les victimes de la bombe atomique larguée en 1945, il s’agit d’un complexe comprenant le Dôme de la Bombe Atomique, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, et le Musée mémorial de la Paix d’Hiroshima. Le dôme, autrefois le Palais des expositions industrielles de la préfecture d’Hiroshima, a miraculeusement survécu à la détonation et se dresse aujourd’hui comme un rappel poignant des ravages de la guerre. À quelques pas, le musée présente des témoignages détaillés et des artefacts de cette journée fatidique, offrant aux visiteurs une profonde réflexion sur les conséquences de la guerre et l’importance de la paix.

La renaissance naturelle

Après le bombardement, il a été dit qu’aucune plante ne repousserait à Hiroshima pendant au moins 75 ans. Pourtant, la nature a prouvé le contraire. Aujourd’hui, le Parc Shukkeien, créé au XVIIe siècle, est une démonstration vivante de la résilience de la ville. Structuré autour d’un étang central, ce jardin paysager est une reproduction miniature de paysages chinois traditionnels, avec des montagnes, des vallées, des îles et des forêts. Les visiteurs peuvent admirer une variété d’espèces végétales, des pruniers et des cerisiers en fleurs aux bonsaïs centenaires, tout en explorant les multiples sentiers, ponts et pagodes qui parsèment ce havre de paix.

Traditions gastronomiques et innovations

Hiroshima est également réputée pour ses contributions à la gastronomie japonaise. L’okonomiyaki d’Hiroshima, une sorte de crêpe salée garnie de divers ingrédients tels que des nouilles, du chou, des fruits de mer ou de la viande, est une spécialité incontournable. La structure de cette délicatesse est unique à Hiroshima, avec des ingrédients empilés en couches plutôt que mélangés, contrairement à d’autres régions du Japon. Par ailleurs, la ville se démarque également par ses innovations en matière de technologie et de design. La Mazda Motor Corporation, par exemple, a son siège ici et propose des visites guidées de son usine de fabrication, offrant un aperçu fascinant de l’ingénierie automobile de pointe.


10. Nara

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Temples anciens et trésors architecturaux

Ancienne capitale du Japon entre 710 et 784, avant même Kyoto, Nara est un trésor d’histoire et de culture. La ville abrite certains des plus anciens et des plus grands temples du pays. Le Tōdai-ji, par exemple, construit au 8ème siècle, est non seulement célèbre pour sa statue monumentale du Grand Bouddha, mais également pour sa salle principale, le Daibutsuden, qui est la plus grande structure en bois du monde. À proximité, le sanctuaire Kasuga-taisha, avec ses milliers de lanternes en pierre et en bronze, offre un aperçu de l’art shinto à son apogée.

Les gardiens à fourrure de la ville

Si les temples de Nara sont emblématiques, les cerfs sika qui se promènent librement dans le parc de Nara ne le sont pas moins. Considérés comme des messagers des dieux selon la tradition shintoïste, ces animaux ont été classés trésors nationaux. Aujourd’hui, ils constituent l’une des principales attractions touristiques de la ville. Avec une population d’environ 1 200 individus, ces cerfs jouissent d’une protection particulière et sont nourris et soignés par des bénévoles locaux. Les visiteurs peuvent les approcher, les nourrir et prendre des photos, tout en étant encouragés à traiter ces créatures avec le respect qu’elles méritent.

Arts et gastronomie

Outre son riche patrimoine historique et ses résidents cervidés, Nara offre également une immersion dans l’art et la gastronomie japonaise. Le Musée national de Nara, situé dans le parc de Nara, est un incontournable pour les amateurs d’art. Il abrite une vaste collection d’artefacts bouddhiques, offrant aux visiteurs un aperçu des traditions religieuses du Japon. Côté gastronomie, Nara ne déçoit pas non plus. La ville est connue pour ses mochis, notamment le “kakinoha-mochi”, un gâteau de riz doux enrobé d’une feuille de kaki séchée. De plus, pour les amateurs de nouilles, les “kudzu-udon”, nouilles épaisses à base d’amidon de kudzu, sont une spécialité à ne pas manquer lors d’une visite.